DONZÈRE



Lacroix : Statistiques du département de la Drôme 1835



DONZÈRE



DONZÈRE (Donzera). - Ce bourg est situé sur la grande route de Lyon à Marseille, à 14 kilomètres sud de Montélimar et 6 nord de Pierrelatte. C'est un bureau de poste aux lettres, la résidence d'une brigade de gendarmerie à cheval et un relais de la poste aux chevaux. Sa population est de 1,707 individus. On y voit une belle brasserie établie depuis peu de temps ; il y a des fabriques d'ouvraison de la soie, et il s'y tient trois foires par an.
Le vin de Donzère est un des meilleurs du département, et c'est, pour cette commune et quelques villages voisins, une branche intéressante de commerce : il se conserve et supporte le transport.
Le territoire est borné à l'est par les Granges-Gontardes, au sud par la rivière de Berre, qui le sépare de la Garde-Adhémar et de Pierrelatte, à l'ouest par le Rhône, et au nord par Rac et Châteauneuf. C'est sur cette dernière limite que la route traverse la croupe d'une colline du haut de laquelle on découvre les Alpes, et qui va se terminer au Rhône par un front de rochers coupés à pic : ils règnent sur le fleuve comme un rempart, et c'est vers l'extrémité sud du détroit, le long des rochers connus sous le nom de Malmouche, que prend naissance le canal dont les eaux arrosent les territoires de Donzère et de Pierrelatte. C'est là aussi que se trouve, pour communiquer avec l'autre rive du Rhône, le bac du Robinet, ainsi nommé à cause du détroit que le fleuve, resserré entre les rochers, forme un peu au-dessus de la prise d'eau du canal.
Le port du Robinet est un des plus fréquentés du Rhône : ses arrivages approvisionnent toute la partie méridionale de l'arrondissement. De belles digues y contiennent les eaux du fleuve.
Sur l'éminence au-dessous de laquelle le bourg est placé, sont les ruines de l'ancien château. On y jouit d'une vue magnifique : on suit au loin toutes les sinuosités du Rhône, et l'on domine les plaines riantes et fertiles de Vaucluse.
Il a existé long temps à Donzère une abbaye dont la fondation remontait aux premiers siècles du christianisme. Inquiétée et détruite dans le VIIIme siècle, elle dut son rétablissement, en 804, aux libéralités de Louis, roi d'Aquitaine. Les évêques de Viviers s'en firent attribuer le temporel, d'abord par l'empereur Lothaire, en 850, et ensuite par Charles-le-Chauve, en 877. Il paraît même que c'est là l'origine des droits qu'ils ont exercés jusqu'à la révolution sur la terre de Donzère, dont ils possédaient la seigneurie avec titre de principauté.
C'est la patrie du jésuite Joseph Joubert, auteur d'un Dictionnaire français et latin, devenu classique : né le 24 octobre 1688, il est mort en 1724.

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